dimanche 15 novembre 2009

mercredi 11 novembre 2009

C'est officiel

Depuis 10 minutes.

On me donne des sous,
pour que j'y retourne.

J'y retourne!

Pour une quatrième fois, s'il vous plaît.

Bruxelles,
pour te montrer de quoi tu as l'air,
pour te rappeler ton été en hiver,
en noir et blanc.

mardi 10 novembre 2009

1 mois et 1 jour

C'est Caro qui le faisait remarquer ce matin:
1 mois et un jour,
depuis notre retour.

Tiens, cette fois, je parle au nous...

1 mois et 1 jour depuis que nous ne sommes plus chez vous,
nous sommes chez nous.
Chez nous "chez nous".
Chez nous, dans notre chez nous, c'est.

Une adresse, longue en bouche avec des finales géographiques qui ne trompent pas. Un chiffre dans les milles, une rue au nom anglais et une ville avec des lettres muettes. Des lettres nous arrivent; nos coordonnées ont même commencé à attirer des comptes.

Oui. Ouch.

Donc!

Deux semaines depuis notre installation.
Toujours pas de boulot (voir énoncé ci-haut à propos des comptes).
Toujours pas d'hiver.

Je trouve des petits plaisirs dans les choses les plus simples.
Le sommeil.
La cuisine.
L'amour.

Les excentriques du quartier.

Le babillard du centre jeunesse emploi.


Cette fois-ci, c'est vrai, j'habite un vrai appart montréalais, dans une rue montréalaise(rouler les r.). En face de la fenêtre de notre salon, passe un escalier en colimaçon. Il y a deux couches de voisins en haut, 10 à gauche, 10 à droite. Derrière chez nous, situé chez nous je vous le rappelle, il y a une ruelle. Des cours arrières. Des tables de pic-nic, des cochonneries, des piscines, même. Derrière chez nous, il y a un érable japonais, d'un rouge magnifique, brûlant à l'automne. Je vous le montrerais bien, mais les feuilles sont toutes tombées déjà. Et je ne sais plus utiliser mon appareil numérique, vous savez ça.

L'an prochain, vous verrez.
On a signé pour 20 mois.

dimanche 17 mai 2009

jeudi 7 mai 2009

Exposition au café Chez Temporel


Ode photographique à Limoilou




par Marianne Charland




Un regard intime présenté jusqu'au 30 juin 2009

Vernissage le 13 mai 2009
Café Chez Temporel
25 rue Couillard
Québec

jeudi 29 janvier 2009

Et

encore une fois!

lundi 26 janvier 2009

Allez, shut, le bébé dort

2:04am, il me reste 1:02 de batterie dans mon portable. (C'est un siiiigne)

Tant qu'à ne pas trouver sommeil, mieux valait se trouver quelque chose à faire. Pourquoi ne pas aller s'asseoir devant la plus grande fenêtre de l'appartement pour être témoin de l'un des exercices culturels les plus singuliers de ce pays de neige: le déneigement nocturne!

La plupart du temps, on est réveillé la nuit quand on dort, par des grondements distants, qui s'affirment plus ils s'approchent: les poids lourds qui parcourent les rues afin d'arracher de leurs pelles et soulever de leur souffle les milliars de flocons étant tombés du ciel sur la chaussée. Nous ici, piétons moyens, avons du mal même à nous souvenirs avec précision de ce qui peut bien être considéré comme la dernière précipitation, trop peu incommodés dans nos transports et encore moins, séquestrés dans la rue comme le sont les voitures de ces pauvres automobilistes fous. Vous savez, on devient tellement habitués qu'on ne se souvient plus trop quand était la dernière tempête.

C'est l'hiver, tous les jours. C'est tout, et c'est merveilleux.

C'est merveilleux comme une caravane de 5 dix-roues qui se préparent à s'enfuir avec une partie de l'ici tout blanc pour aller l'empiler ailleurs. Des mecs sont payés 30$ de l'heure pour rouler 20 km en autant de temps, tout au plus. Je les regarde défiler devant mon tronçon de rue pendant 2 minutes: c'est faire bien profiter un beau petit 5 dollars des taxes de monsieurmadame!

Chaque mastodonte produit un vacarme tout à fait unique; tous des grognements confiants et fiers, amusés, en contrôle. Quand ce ne sont pas les turbines de métal qui tirent la neige dans les airs ou les grattes qui traînent leur poids sur le bitume glacé, c'est la chenille qui file à vive allure sur le trottoir comme dans une piste de bobsleigh. Les murs tremblent comme secoués par d'innombrables secousses sismiques simultanées. Dans les chambres à coucher de chaque ménage du voisinage, des yeux s'ouvrent, des sourcils se froncent; des têtes plongent sous les oreillers. Ces insomnies généralisées se retrouvent à créer de parfait moments pour fustiger contre l'hiver, vérifier que le réveille-matin est programmé à la bonne heure, fumer une clope, faire l'amour.

Dehors, les déneigeurs s'improvisent pilotes de course: ils démarrent en trombe du coin des rues en donnant des coups de volants bien francs pour faire déraper leurs tonnes sur la glace, ni vu ni connus (les vrais pilotes de course sont millionnaires et ne se les font pas geler à -20 en plein hiver).

Je les regarde.

Après bientôt 58 minutes de cette cohue, il faut avouer que c'est presque abuser, M. Komatsu, je crois que vous aimez peut-être un peu trop votre travail.

samedi 24 janvier 2009

ENFIN!

Depuis les derniers mois, des kilomètres de film s'empilent dans mes cartons, en couches remplies d'histoires: mes archives sont de plus en plus difficiles à gérer... encore plus à rendre de manière officielle, mais voici un premier jet de ce site web duquel je rêvais depuis belle lurette:

www.mariannecharland.com

Ce sont principalement de "vieilles" images que vous avez déjà aperçues sur Flickr, en fait. Bien que l'impression laissée sur ce compte au cours du dernier semestre laisse entendre un abandon de la photo, c'est tou tle contraire qui se passe dans la réalité. Mais voilà, ça se passe dans la réalité plus que dans le virtel. Le travail des derniers mois s'accumule et s'accumule calmement dans mon ordi, attendant sagement que je le pare de ses plus beau attraits avant de le sortir au grand jour.

Venez faire votre tour sur le site souvent, le contenu changera selon mon oeil et les airs du temps.

mardi 20 janvier 2009

Sur glace

Il y a à peine plus d'un an, je redécouvrais une des plus solides couches de fond de mon être: la glace. Non pas que j'en sois faite (même si j'en ai parfois l'impression ou l'air) mais plutôt, je m'y trouve solidement ancrée en même temps que je m'en sers pour faire toutes sortes de mouvements, et je l'ai essayé, de déplacements.


Alors, aujourd'hui, j'ai re-re-renoué avec des savoirs vieux d'il y a 20 ans déjà, des "on-n'oublie-jamais-comment" comme ceux sur deux roues. Sauf que moi, en plus de l'art des ronds, je connais aussi très bien l'art des lignes. Je crois que j'ai connu les deux lames avant les deux roues... j'ai appris à les aimer froides, mortellement affilées, miroir. À pics d'abord, puis très très longues pour aller vite vite vite ensuite. Il y a des boîtes pleines de médailles qu'il faudrait que je débarrasse de chez mon père... pour ce qu'elles veulent dire maintenant.

Ce qu'il me reste de ce temps où la lettre P dans ma réalité était pour le mot "patin" et pas encore pour "photo", ne tient pas dans une boîte: c'est moi! Tout moi. Pour me croire (et moi-même me croire), il faut me remettre les pieds en bottines. C'est grâce aux vieux patins artistiques de ma soeur qu'il m'est possible de reconnecter les circuits de mes jambes (oh, force!) avec ceux de mes bras (oh, grâce, oh, voler!), et de mes oreilles (oh, équilibre!). À bien y penser, il faudrait bien ajouter le coeur à cette liste de circuits battants, stimulé qu'il le devient quand on veut rattraper les souvenirs, plus vite plus vite, voulant courser avec les sensations et réussissant à, chaque minute filant, penser de moins en moins.

La patino-thérapie.

Au bout d'une heure, j'avais revisité mes croisés avant, mes pas de reculons, mes jeux de pieds, mes sauts, mes pirouettes. Et juste une fois sur les fesses, morte de rire, tellement vivante.

* * *

Sur le chemin du retour, j'étais trop épuisée pour faire le détour, le long de la St-Charles jusqu'au pont Drouin pour ensuite revenir sur mes pas: j'habite à côté, mais entre la maison et la patinoire, faut traverser la rivière. Depuis des semaines qu'on peut voir des traces de pas, ça et là qui sont dessinés au-dessus de ce qu'on sait être des algues intoxiquées cachées sous des couches de noir et de blanc... l'oeuvre de fous!

Mais avant, on patinait sur la St-Charles! Avant quoi, je ne saurais dire.
Avant là, sûrement.

Quoi qu'il en soit, je me trouvais là, face à cet imposant serpent de neige blanche, un patin dans chaque main. À partir du bout de mes pieds, des traces se rendaient jusqu'à l'autre rive, en pointillé, en ligne non-brisée. La terre a arrêté de tourner. C'était bouleversant en même temps que c'était con: j'avais la trouille, alors qu'il était écrit sur la rivière que rien ne pouvait m'arriver. On grandit en sachant que même si on sait très bien nager en eau vive, dans cette eau-là, on ne nagerait pas très longtemps... Maudits traumatismes d'enfance.

Je me suis arrêtée au milieu du cours d'eau, le soleil de midi rebondissant en plein sous les sourcils, froncés pour mieux voir, de cette vue posée sur la ville qui n'est jamais possible en d'autres temps: un panorama vu ni du large, ni d'à bord, ni du bord.

Près de la rive, une colonne de granite prolongeait la ligne des traces de bottes qui me guidaient vers le ciel: "Ici, séjournèrent Jacques Cartier et l'équipage de la Petite Hermine lors des hivers 1535-1536".

samedi 20 décembre 2008

samedi 13 décembre 2008

Alors, je pars.

Hier, première réunion officielle: des chaises alignées devant un écran géant projetant des félicitations, sur une étage de bureaux qui se vaut un petit bout de Wallonie-Bruxelles à Québec. Dans mon coeur, je suis hystérique; dans ma tête, j'en suis déjà à visiter des apparts à Schaerbeek (si possible, dans les rues qui descendent vers le parc Ambiorix), à m'acheter ma passe mensuelle de la STIB (ma carte d'identité est toujours valide:), à mettre de l'argent dans mon compte de banque ING (là, il est videvide), à mettre des crédits sur mon GSM (toujours de l'énergie de février 2008 dans la pile)...

Ça dégénère facilement.

Je vous rassure, j'ai les pieds bien plantés dans la neige (plutôt, collés dans la glace) et je m'en réjouis! J'ai décrété que ce serait le plus bel hiver de ma vie. Parce qu'à Québec, c'est le vrai de vrai hiver (malgré tout le respect, l'admiration et l'amour que j'ai pour Montréal, force est d'admettre que c'est les Tropiques en comparaison): que ça va durer 6 mois, que je vais me brûler la face du vent du nord, du vent d'est, que je vais me casser trois poignets en montant la côte d'Abraham, que je vais mourrir en expédition dans les ruelles de Limoilou. Puisque ça va peut-être être mon dernier hiver avant un millénaire...

Ce matin en me rendant au boulot, j'observais les déneigeur-alpinistes grimpés au toit de l'église du couvent des Ursulines, rue Des jardins. Le fracas des plaques de glaces sur le trottoir si bas fouettait mon ouïe, et la faisait sourire de savoir que nul par ailleurs on entend des sons comme celui-là...

*

Quand si souvent je me suis crue une de tant d'images et de mots... j'apprends de nouvelles façons d'être depuis les derniers mois. Je regarde 2008 se terminer avec un noeud dans la gorge. Forte de toute la tristesse que cette année m'a apporté, de toute la joie, la confusion, l'espoir, tout le désespoir, la peur qui m'ont frappés et qui me donnèrent l'impression que cje commence seulement tout juste à exister.

Oui, je passe du coq à l'âne. Je suis au coq, je suis à l'âne.
Je suis le coq, je suis l'âne.

dimanche 26 octobre 2008

Projet, projection, prières


Québec, le jeudi 23 octobre 2008

Madame, Monsieur,

Jeune photographe de 24 ans, je vis actuellement à Québec, consolidant ma démarche artistique et tentant de percer dans le milieu des arts. C’est avec grand enthousiasme que je vous fais part aujourd’hui de mon projet de documentaire photographique Québec-Belgique. Par la présente, je dépose ma candidature pour le programme Curriculum de l’Office Québec Wallonie Bruxelles pour la jeunesse, dont le soutien est essentiel à la réalisation de mon projet.

Permettez-moi d’abord de vous exposer le chemin qui m’a menée à rapprocher ces trois villes. C’est en 2003 qu’un séjour en Angleterre a fait naître la passion que j’entretiens depuis à l’égard de l’Europe. Un an plus tard, j’y retournais déjà, caméra en main, me lançant à la découverte des pays de l’Europe centrale. L’été suivant, désireuse de retrouver les traces d’une longue et riche histoire, je suis partie à la découverte des pays de l’Ex-Yougoslavie. Souhaitant m’imprégner de la culture européenne autrement que par le voyage, j’ai décidé d’aller vivre là-bas le temps d’un semestre. C’est ainsi que j’ai choisi la Belgique, plus précisément la ville de Bruxelles, pour y étudier. Ce séjour prolongé m’a permis de mettre ma culture et ma langue en perspective avec celles de cet autre pays francophone, et d’approfondir ma vision artistique. Mes voyages, se multipliant, ont commencé rapidement à acquérir une portée documentaire. Je me suis mise à décrire la réalité des innombrables territoires visités aux parents et aux amis, par écrit et en paroles, mais surtout par la photographie.

Avec les années, mon regard photographique s’est adapté à ma vision du monde et en est devenu le reflet. Mes voyages m’ont permis de développer une vision comparative de l’ici et de l’ailleurs, de la société nôtre et de la culture de l’autre, bien au-delà de la simple photographie de voyage. Ici‑même, dans les lieux de mon enfance et de ma vie adulte, je m’emploie à cultiver ces mêmes réflexes de voyage, cette démarche qui m’habite et qui me pousse à porter un regard analytique, observateur, sur le monde qui m’entoure. Ces voyages, ces rencontres, ces révélations qui ont forgé ma compréhension du monde, tout cela a concouru à imposer en moi une vision : un projet de documentation photographique consistant à mettre en parallèle trois villes clés dans mon parcours :

Montréal, Québec et Bruxelles.

Ces trois villes que j’ai vécues au quotidien, tour à tour en tant qu’étudiante, voyageuse et citoyenne du monde, j’aspire maintenant à les faire cohabiter elles-mêmes, à les rapprocher dans le cadre d’une comparaison artistique, quasi documentaire. Ces villes, éloignées par la géographie, qui ont façonné ma vie et mon art, s’entremêlent en moi et alimentent le désir de les explorer davantage. Plus qu’un simple projet photographique, je tiens à réfléchir sur l’état actuel des villes de Montréal, Québec et Bruxelles; les unir pour en déceler les ressemblances et les différences, mais surtout découvrir comment elles s’inscrivent dans une même mouvance.

L’appui de l’OQWBJ m’apparaît essentiel à la réalisation de mon projet : non seulement votre aide me donnera les ressources nécessaires à la mise en œuvre du volet Belgique de mon projet (et donc du projet en entier), elle me permettra d’ouvrir des portes sur place, de travailler conjointement avec des personnes-ressources de premier ordre (plusieurs de mes anciens professeurs de l’ULB sont membres du Centre d'études Nord-Américaines Canada, États-Unis, Mexique), et, enfin, de mettre en application ma démarche photographique sur le terrain, autant dans les villes québécoises que dans la capitale belge.

C’est pourquoi, par la présente, je demande le soutien de l’Office Québec Wallonie Bruxelles pour la jeunesse afin de pouvoir réaliser mon projet photographique sur les villes de Montréal, Québec et Bruxelles.

Dans l’espoir de pouvoir vous rencontrer, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments les plus distingués.